30 juillet 2019
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A l’image des grands hommes, Chérif Sidou Ahmad eut de grands compagnons qui lui étaient fidèles et loyaux.
- Sa maman Aicha Mandiang: Chérif Sidou Ahmad portait une grande admiration et une grande attention au sens du coran à sa maman. Il ne faisait absolument rien sans ses bénédictions et ses orientations. Aicha fut une femme pieuse, vertueuse et de dimension exceptionnelle. Dès le premier jour de son retour du tarbiya de Nimjat chez Cheikh Saadbou, sa maman lui confia la communauté de l’empire du Kabou. Elle lui enjoignit de la protéger, la défendre et l’assister en toutes circonstances. Aicha connaissant mieux son fils que quiconque (à l’image du prophète Yacoub (AS) vis-à-vis de son fils le prophète Youssouf (AS) ou encore à l’image de Mariama Nanki vis-à-vis de son fils Kéléfa Sané), savait qu’il devait jouer un grand rôle dans le monde et serait au-dessus de sa génération par la Grâce de Dieu. Chérif Sidou voyagea avec sa maman au cours de sa longue et difficile pérégrination jusqu’au jour de son rappel à Dieu à Sibicouroto en 1932.
- Sa grande sœur Mama Aidara : Il y a des cas ou dans une même famille, certains membres soient plus proches que d’autres. Sidou Ahmad et sa sœur ainée Mama furent de ceux-là. Mama aimait profondément son jeune frère. Elle fut également visionnaire et savante. Elle prodiguait des conseils judicieux et fut de toutes les batailles jusqu’à la fondation du saint village de Sibicouroto.
- Ses épouses (principalement Mariama Gassama, Fatimata Aidara, Naba Touré, Miha Doumbouya…) : Toutes ses épouses furent dévouées et vertueuses. Elles furent actrices engagées et occupèrent un rôle central dans le dispositif de Sidou Ahmad.
- Ses Djinns : Cherif Sidou Ahmad noua une solide alliance avec des communautés de djinns et en épousa des femmes. Il eut une progéniture dans cette communauté qui réside également dans le village de Sibicouroto.
- Bourang Diaoula, frère utérin de Chérif Sidou. Il dirigea l’école coranique de Badoli.
- Ansoumana Seydi fidèle et loyal, considéré comme un jeune frère, fils de Thierno Souleymane Seydi de Niani Sao et de Méta Diara Mandiang, petite sœur de Aicha Mandiang, la mère de Chérif Sidou Ahmad. Ansoumana Seydi conduisit les missions les plus délicates et les plus difficiles mais toujours avec satisfaction pour le compte du Chérif. Il n’appela jamais le Chérif par son nom, mais toujours par grand frère ou « koto » en mandingue. Chérif Sidou Ahmad l’amena avec lui partout où il allait. Il l’envoyait aussi chez les rois et les chefs de cantons à l’époque.
- Bouramanding Mandiang, petit fils de Téning Mamoudou Mandiang, père d ‘Aicha Mandiang. Il était le cousin de Chérif Sidou Ahmad, fidèle parmi les fidèles. L’histoire a enseigné que Bouramanding était au service de sa tante Aicha et de son cousin Chérif. Il ne fréquenta pas d’école coranique. Un jour, Aicha manifesta son mécontentement de l’ignorance de son neveu en comparaison des autres talibés qui ont déjà fini de maitriser le coran et d’autres livres. Bouramanding fut converti à l’islam quand il quitta Mambouwa. Son premier nom de Soninké fut Awoura Mandiang. Chérif Sidou Ahmad avait un grand respect et une grande admiration pour sa mère. Le fait de la savoir triste lui donnait beaucoup de chagrin et ce mécontentement le peina énormément. De cette observation de sa maman à propos de son neveu, Chérif Sidou Ahmad fut secoué par une force mystique, donna un coup sur la tête de Bouramanding qui, immédiatement, se mit à réciter le coran et à parler la langue arabe couramment. Bouramanding fut assimilé au documentaliste de Chérif Sidou Ahmad et à son scribe, celui qui écrivait les réponses aux lettres réponses des personnalités du monde. Il fut également parmi les imams Ratib de Sibicouroto.
- Cheikh Ibrahima Kémo Gassama, frère de Mariama Gassama de Badibou Katiang, première épouse de Chérif Sidou Ahmad. Il est en réalité originaire de Diaka (Boundou/ Tambacounda/ Sénégal). Descendant de la famille de Fodé Mouhamad Maciréba Gassama (fils de Salim Gassama) qui pérégrina de Didé vers la Gambie dans le Badibou. Sa famille fut fondatrice du village de Fouta Touba en Guinée française. Ibrahima Kémo Gassama pratiquait du commerce à Banjul. En effet, les Gassama sont reconnus comme chefs religieux, commerçants, ou agriculteurs. Après l’hivernage, les produits issus de la récolte de leurs multitudes champs sont en parti vendus à Banjul auprès des maisons de commerce anglais. C’est justement au cours de ces activités qu’un propriétaire de magasins de négoce le remarqua et le prit à son service grâce à son sérieux, sa droiture, son sens des affaires et aussi son dynamisme. C’est pendant ces moments-là que le remariage de sa sœur intervint et mit fin à cette activité commerciale importante et rémunératrice. Kémo fut sollicité par son père Oumar pour accompagner sa sœur rejoindre son époux dans un territoire dont elle ignore tout. Telles furent les raisons de la présence de Cheikh Kémo autour de Chérif Sidou Ahmed Aidara. Néanmoins, sa présence autour du Chérif participa à consolider massivement sa formation islamique grâce au Tarbiya. Il a fait partie de l’un des plus proches de Chérif Sidou Ahmad. Il fut d’une grande loyauté, d’une grande culture et maitrisait parfaitement le coran, la langue arabe et plusieurs livres exégétiques. Cheikh Kémo fut à son tour marié à la nièce du Chérif du nom de Méssin (Aicha Gnima) Dabo fille Mama Aidara. Ils eurent deux enfants (un garçon et une fille). Il fut nommé premier chef de village de Sibicouroto.
- Cheikh Souleymane Gassama, fut un fidèle compagnon, ami et talibé du Chérif. Il rencontra très jeune le Chérif à Niani Dobo en Gambie où il était venu apprendre le coran à l’école de Dobo Karang Bantang. Sa famille est originaire de Fouta Touba chez le peuple de Diaka en Guinée française mais était établie dans le village de Mancorsi Tambato à côté du village de Pakwa en Guinée portugaise. Ce fut là que son père Fodé Saloum Gassama migra à Dar Salam dans le terroir de Tanaf en Casamance. Depuis leur première rencontre à Dobo avant même que le Chérif ne se rende à Nimjat, Cheikh Souleymane et Chérif Sidou Ahmad ne s’étaient jamais séparés jusqu’à la mort. Il maria la nièce du Chérif, du nom de Diara Dabo, fille ainée de Mama Aidara, grande sœur de Chérif Sidou Ahmad. Il a combattu auprès du Chérif dans beaucoup de batailles de Mansidi, Mana Kantécounda, Pakina et au-delà. Il est connu pour sa grande érudition et sa loyauté au Chérif et dirigea un des quatre daras originels de Sibicouroto. Il fut nommé premier imam ratib de Sibicouroto. Il est le père d’une des épouses de Chérif Sidou, Rokhaya Djodjo Gassama, mère de Chérif Ismaila, deuxième Khalif du fondateur de Sibicouroto.
- Malang Kombo Mandiang : Malang fut promis roi à Soulouko dans le Kabou en Guinée portugaise, lorsque ses demi-frères en furent informés, ils le firent partir mystiquement du royaume pour cause de jalousie. C’est durant son exil qu’il eut les nouvelles de Chérif Sidou Ahmad à Mambigny où il le consulta. Malang voulait absolument retrouver son trône, cependant sur conseil du Chérif, il y renonça finalement. Le Chérif lui avait prédit une mort certaine s’il accédait au trône ou y renonçait, et bénéficier d’une longue vie mais à condition de s’installer à ses cotés à Sibicouroto. En acceptant les conseils du Chérif, Malang Kombo Mandiang fut l’un des talibés qui a vécu le plus longtemps à Sibicouroto et, où il mourut. Le Chérif l’avait bien accueilli et il était considéré comme son Chamberlan. Malang fut très proche du Chérif, c’était lui qui lui tenait la bouilloire pour faire ses ablutions.
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- Toumani Mané: Originaire de Pakaliba manécounda, il fut le premier talibé de Chérif Sidou Ahmad, surnommé « le lion de Sidou », du fait de son dévouement, son engagement. Fidèle et loyal, Toumani Mané fut partie du cercle restreint du chérif.
- Cheikh Balla Maréna: Il fut le calligraphe, préposé pour écrire et recopier les textes que le chérif lui soumet, Balla Maréna est originaire de Pakwa, un village du Kabou en Guinée Bissau. Il fut également son tarbiya auprès de Sidou Ahmad qui l’éleva au grade de Cheikh. Il fut doté d’une vaste culture générale et accompagna le cherif le long de ses pérégrinations.
- Cheikh Fodé Hère Dramé (Pakao Tabadiang) : Il fut un grand érudit et rejoignit les compagnons du Chérif pendant leur long séjour dans le terroir du Pakao, haut lieu de l’islam et de la khadriya. Depuis, Fodé n’eut jamais quitté le chérif et l’accompagna jusqu’à la fondation de Sibicouroto. Fidèle et loyal, il fut son tarbiya auprès de Sidou Ahmad, qui l’éleva au grade de Cheikh.
- Saliya Fadiaba : Il rencontra pour la première fois le Chérif dans le Pakao Dar Salam pour solliciter ses prières. Chérif Sidou Ahmad lui conseilla de s’installer dans le village de Kamankomba (dans le Fogny non loin du village d’Inor). Saliya Fadiaba fut un fidèle et loyal talibé. Il rendit fréquemment visite au Chérif. Pendant que Chérif Sidou Ahmad était à Mambigny, il recommanda à Saliya Fadiaba de rejoindre son oncle Niady Biaye à Boumouda et d’établir son village à Soukoutoto juste à côté de celui de son oncle. Ce fut en 1918, que Saliya Fadiaba construisit et déménagea à Soukoutoto avec ses proches parents, notamment la famille Djighaly. Ce fut ce même Saliya Fadiaba qui joua un rôle crucial dans le rapprochement entre les Bainounks du Boudié et son marabout Chérif Sidou Ahmad. Ce fut également lui qui facilita au Chérif, l’acquisition de la propriété foncière de Badoli en 1932. Sidou Ahmad y installa ses talibés de Fogny, précisément du village de Sindian. Outre l’apprentissage du coran au niveau du dara dirigé par Cheikh Bourang Diaoula, le rôle de ces talibés fut de cultiver les céréales (riz, mil, sorgho…) dans les exploitations fertiles de Badoli. Le Chérif lui-même partagea son temps dans l’année entre Sibicouroto (huit mois durant la saison sèche) et Badoli (quatre mois durant l’hivernage). Inversement, son jeune frère Cheikh Bourang Diaoula, lui passa les quatre mois de l’hivernage à Sibicouroto et les huit mois de la saison sèche à Badoli.
- La jeunesse de Sidou Ahmad : Cherif Sidou portait une attention particulière aux femmes et aux jeunes qui occupèrent une place centrale dans son dispositif. Je citerais seulement quelques noms pour illustrer : Cheikh Younouss Dabo (Bidjini), Sissao Dramé et Bourama Cissé (tous deux de Pakao Dar Salam), Fabacary Mané (Mana Kanté Counda), Cheikh Sakoba Dabo (Niani Dobo), Chérif Woye Seydi (Woye en Guinée Bissau), Nfally Aliou Diatta (Boudié Samine), Cheikh Dialamang Badji (Mambigny), Arfang Mamady Diatta, Nfally Diemé (Diéguoune Dianak – Blouf), Alphousseyni Badji (Balinghor – Blouf), Fa Ansou Mané, Nfaba Dramé et Ibrahima Djité (tous deux de Bougnadou Pakao), Fodé Kéba Dabo (Pakwa en Guinée Bissau), etc.
- Les griots de Chérif Sidou Ahmad: L’histoire de Sidou Ahmad serait incomplète sans ses griots qui l’accompagnèrent partout dans ses pérégrinations. Le chérif ne se déplace jamais sans ses griots qui furent à la fois des érudits avec une culture générale immense. Ils jouèrent à la fois le rôle de conseillers, d’envoyés spéciaux et d’intermédiation. Parmi les plus connus : Mamadou Samb (Diakhaou – Sine), Mamady Dialinding Kouyaté (Kabou), Makan Dramé, Lan-Toubab Camara, Kounkoung Konté, Ké Camara, Dialy Bourama Kouyaté, etc.
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